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Interview Avec Neurosight
7 min

Interview Avec Neurosight

7 min

Dans cet épisode de Zamnesia Talks, nous discutons des politiques autour des drogues, des stratégies de réduction des risques, du marché noir et des lacunes dans la recherche disponible. Pour en savoir plus, lisez le résumé ci-dessous ou écoutez l’épisode via le lien intégré.

Dans le dernier épisode de Zamnesia Talks, nous avons discuté avec Arda et Ivan de NeuroSight, une ONG spécialisée dans la réduction des risques liés aux drogues. L’épisode complet est intégré ci-dessous et peut être écouté sur Spotify.

L’article suivant est un bref résumé des principaux axes de la conversation.

Qu’est-ce que NeuroSight ?

Qu’est-ce que NeuroSight ?

NeuroSight est une ONG axée sur la consommation de drogues qui, selon les termes de leurs créateurs, « sensibilise les organisations sur la réduction des risques par le biais de la politique, de la recherche et de l’éducation ». L’organisation est composée de trois personnes :

  • Arda Ozcubukcu : chercheuse en politique avec une formation en neurosciences, Arda Ozcubukcu est également assistante en communication à Clerkenwell Health et responsable du développement commercial à Drugs and Me (l’organisation sœur de NeuroSight).
  • Ivan Ezquerra-Romano : M. Ezquerra-Romano est chercheur en neurosciences et en éducation. Il développe actuellement un modèle d’intelligence artificielle pour fournir une assistance immédiate en cas de questions relatives aux drogues. Il est cofondateur et directeur de Drugs and Me.
  • Paul North : criminologue et spécialiste des addictions, Paul North est directeur de Volteface, un important groupe de défense des droits des consommateurs de drogues.

Que fait NeuroSight ?

NeuroSight cherche à sensibiliser les organisations en leur procurant des connaissances et des outils nécessaires en plus d’essayer d’atténuer les dommages causés par la consommation de drogues. À titre d’exemple, NeuroSight discute avec les universités afin qu’elles comprennent mieux comment traiter et gérer la consommation de drogues. Selon leurs propres termes, ils espèrent voir « les organisations modifier leur politique en matière de drogues pour passer de la « tolérance zéro » à celle de la « réduction des dommages ».

Faut-il assouplir la législation sur les drogues ?

Faut-il assouplir la législation sur les drogues ?

Il semble évident que la législation sur les drogues devrait être adaptée et assouplie. Cela ne signifie pas nécessairement que toutes les drogues devraient être décriminalisées, mais simplement qu’une approche beaucoup plus informée et éclairée de la législation sur les drogues pourrait avoir de profondes ramifications.

L’un des problèmes de la législation actuelle est qu’elle regroupe les drogues dans des catégories qui ne nous apprennent pas grand-chose sur les drogues elles-mêmes. Ainsi, des drogues telles que la psilocybine (champignons magiques) sont classées dans l’Annexe 1 au Royaume-Uni, ce qui les place dans la même catégorie juridique que l’héroïne et le crack, alors que la psilocybine est susceptible d’avoir des usages thérapeutiques et qu’elle semble être extrêmement sûre à tous points de vue. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres qui montre à quel point la politique en matière de drogues est déconnectée de la réalité.

Et même lorsque la politique en matière de drogues semble être en corrélation avec les dangers que pose une drogue, on peut encore se demander si la législation punitive qui existe actuellement dans la plupart des pays du monde a un quelconque impact positif sur la réduction des risques. De nombreux éléments indiquent que la criminalisation stricte des drogues incite les gens à les consommer de manière plus dangereuse, à craindre de demander de l’aide, et que les poursuites pénales peuvent pousser les gens dans des boucles destructrices de toxicomanie et de criminalité

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Quels seraient les effets d’un assouplissement de la législation sur les drogues ?

Compte tenu des éléments susmentionnés, il semble probable qu’une législation sur les drogues plus souple et plus empathique serait le premier jalon à franchir pour tout gouvernement qui souhaite sérieusement s’attaquer aux effets de l’abus de drogues, plutôt que de se contenter de « serrer la vis sur les vrais criminels ».

L’assouplissement de la législation sur les drogues profiterait avant tout aux consommateurs, tant à ceux qui consomment des drogues de manière responsable qu’à ceux qui en font un usage abusif et qui souffrent de troubles liés à l’abus de substances.

De plus, en fonction du degré de souplesse de la législation et de la légalisation éventuelle de certaines drogues, de nouvelles industries pourraient apparaître et créer des emplois et des recettes fiscales. Par exemple, les États-Unis sont la preuve évidente que lorsqu’une drogue passe de l’illégalité à la légalité (comme dans le cas du cannabis), tout un secteur, autrefois illégal, peut rapidement profiter à l’économie.

Et même lorsque les drogues sont simplement décriminalisées, les aspects les plus sombres de la criminalité liée à la drogue peuvent être plus facilement atténués. Par exemple, lorsque les gens sont autorisés à cultiver leur propre cannabis, ils n’ont plus besoin de compter sur les gangs hors-la-loi qui en cultivent et peuvent s’en procurer sans subir de préjudice.

Les arguments en faveur d’un assouplissement de la législation sur les drogues sont solides !

Quel est le meilleur moyen de réduire les risques liés à la consommation de drogues ?

Quel est le meilleur moyen de réduire les risques liés à la consommation de drogues ?

Le savoir. Le savoir et une sensibilisation adéquate sont essentiels pour réduire les dommages. Cela s’applique à plusieurs niveaux.

Tout d’abord, les personnes qui consomment des drogues seront nettement plus en sécurité si elles savent ce qu’elles prennent, quels sont véritablement les effets de la drogue, comment les drogues interagissent entre elles et comment prendre une drogue en toute sécurité. Au niveau du consommateur individuel, la connaissance et la décision éclairée après obtention de ces informations sont donc essentielles.

Depuis l’avènement de l’internet, les consommateurs de drogues s’informent principalement sur des forums qui font preuve d’une compassion incroyable tout en étant de vraies mines d’or d’informations. Malgré le succès de ces espaces, il est dommage que les écoles et les organisations gouvernementales ne parviennent pas à offrir une éducation significative en matière de drogues.

Cela nous amène au deuxième jalon, celui des institutions. Les écoles, les universités, les lieux de travail et autres institutions peuvent tous contribuer à réduire les dommages liés aux drogues si les personnes qui y travaillent sont correctement éduquées à ce sujet. Cela ne signifie pas nécessairement disposer d’une bibliothèque entière d’informations sur le fonctionnement des drogues, mais plutôt être capable de repérer les signes d’une consommation abusive et d’adopter une attitude empathique à l’égard de ces questions, plutôt qu’une attitude moralisatrice ou de jugement.

Enfin, plus nous disposons de connaissances au niveau sociétal et mondial, mieux nous sommes armés pour lutter contre les dommages qui y sont liés. Prenons par exemple le fait que l’illégalité de nombreuses drogues signifie qu’il peut être très difficile de mener des recherches cliniques appropriées et de comprendre leurs effets et leurs utilisations. Cela signifie non seulement que nous ne savons pas comment elles peuvent être utilisées de manière bénéfique, mais aussi que, dans de nombreux cas, nous manquons d’informations essentielles sur leur fonctionnement et sur la manière dont elles peuvent ou non causer des dommages.

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Données manquantes dans les études sur la consommation de drogues

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Un excellent exemple de ce qui précède est que nous savons très peu de choses sur la façon dont les drogues affectent différentes personnes, à différents stades de leur vie. La plupart du temps, notre compréhension des drogues est que x fait y, mais il s’agit d’un point de vue très peu développé et réducteur.

Par exemple, de nouvelles données commencent à suggérer que certaines drogues peuvent avoir des effets différents sur les femmes en fonction de leur cycle menstruel. On pense que cela est dû à des niveaux d’hormones différents, ce qui signifie que les drogues exercent leurs effets différemment. Il est essentiel de comprendre le fonctionnement de ces facteurs si l’on veut se faire une idée précise de ce qu’est une consommation sûre de drogues.

Que se passerait-il s’il s’avérait que certaines drogues sont sans danger pour les femmes lorsqu’elles n’ont pas leurs règles, mais qu’elles sont beaucoup plus dangereuses lorsqu’elles les ont ? Comprendre cela donnerait aux individus beaucoup plus d’autonomie et de contrôle sur la manière dont ils consomment des drogues et pourrait en fin de compte conduire à une diminution du nombre de décès évitables.

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Il est désormais bien connu que les drogues psychédéliques présentent un grand potentiel dans le traitement et la gestion des troubles mentaux. Qu’il s’agisse du SSPT, de la dépression ou de l’anxiété, il semble que les psychédéliques et la kétamine puissent offrir des solutions que les traitements existants n’offrent pas.

S’il semble certain que les psychédéliques permettront un jour des traitements novateurs et efficaces, il convient également de faire preuve de prudence et de ne pas se laisser emporter par le battage médiatique. Par exemple, la kétamine est un médicament “psychédélique” très populaire, qui est maintenant utilisé dans de nombreux pays pour traiter la dépression. Mais il est important de garder à l’esprit que nous ne savons pas encore exactement comment ce médicament peut exercer ses effets, et nous savons que la kétamine crée une dépendance et peut être nocive.

Cela montre donc que ce n’est pas parce que les gens prennent conscience que certaines drogues peuvent être plus utiles qu’on ne le pensait auparavant qu’il faut supposer que tous les changements seront forcément bénéfiques.

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NeuroSight est une organisation captivante, dirigée par des personnes véritablement passionnées et empathiques qui croient en des sociétés dans lesquelles les individus, les organisations et les gouvernements peuvent adopter une approche plus informée et plus intelligente de la consommation de drogues, ce qui, en fin de compte, permet de réduire les dommages et de s’amuser davantage.

Si cette lecture vous a intéressé, n’hésitez pas à écouter l’épisode complet et à consulter le site web de NeuroSight.

Max Sargent
Max Sargent
Max est pigiste depuis plus de 10 ans et s’est tourné vers le journalisme du cannabis et des produits psychédéliques ces dernières années. Rédacteur pour des entreprises telles que Zamnesia, Royal Queen Seeds, Cannaconnetion, Gorilla Seeds, MushMagic et bien d’autres, il est fort d’une grande expérience dans ce secteur.
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